Une entreprise européenne sur trois a déjà investi dans l’IA sur le lieu de travail
Un travailleur sur cinq craint un impact sur l’emploi
16 mai 2024
Une entreprise européenne sur trois a déjà investi dans l’intelligence artificielle (IA) sur le lieu de travail. Un travailleur sur cinq craint que l’IA puisse prendre en charge une grande partie de ses tâches. C’est ce qui ressort d’une récente enquête européenne à grande échelle menée par le prestataire de services RH SD Worx auprès de plus de cinq mille entreprises et dix-huit mille collaborateurs de dix-huit pays européens. Bien que le rôle de l’IA gagne en importance, les entreprises européennes ne considèrent pas du tout son utilisation dans les activités RH comme l’un de leurs plus grands défis pour 2024.
De notre vie privée au poste de travail, l’intelligence artificielle est omniprésente et les entreprises européennes en sont parfaitement conscientes. Une entreprise européenne sur trois investit dès lors dans l’IA sur le lieu de travail. C’est notamment le cas en Pologne (42 %), en Roumanie (40 %) et en Italie (36 %). La Finlande (25 %), elle, semble donner moins de priorité à cette tendance.
Il convient de souligner que les entreprises européennes ne considèrent pas du tout l’intégration de l’IA dans leurs activités RH comme un défi majeur. Seuls 8 % des pays interrogés l’ont placée dans leur top 5 des plus grands défis RH pour cette année. Le bien-être (37 %), le recrutement (34 %), la rétention du personnel (33 %), le travail flexible (27 %) et l’expérience des travailleurs (27 %) figurent en tête du top 5. Parmi tous les pays, la France (12 %), l’Allemagne, la Roumanie et la Suède (11 % tous les 3) voient le plus de difficultés à appliquer l’IA dans les activités RH. En outre, il est frappant de constater que les grandes entreprises considèrent cela plus comme un défi que les petites entreprises. En raison de leur taille, elles identifient peut-être des défis plus importants en matière de numérisation et d’IA, bien que l’on puisse s’attendre à ce qu’elles disposent en interne de l’expertise pour y œuvrer, justement du fait de leur taille.
Un travailleur sur cinq craint que l’IA prenne en charge une grande partie des tâches
Bien que la plupart des entreprises ne considèrent donc pas l’IA comme un défi de taille, c’est le cas des travailleurs. En effet, un travailleur interrogé sur cinq craint que l’IA (générative) ne reprenne une partie significative de ses tâches. Ce pourcentage augmente, sans surprise, jusqu’à 35 % parmi les travailleurs qui utilisent déjà l’IA (générative). L’enquête révèle aussi qu’un collaborateur sur six utilise régulièrement l’IA dans son travail à l’heure actuelle. Parmi les managers RH interrogés, 29 % s’attendent à ce que l’IA rende certaines fonctions superflues. Plus de sept travailleurs sur dix (73 %) qui utilisent l’IA estiment que cette technologie est précieuse pour leur travail et améliore leur productivité.
Deux entreprises européennes sur dix utilisent l’IA dans leur processus payroll
Quelles fonctions, possibilités et caractéristiques sont cruciales dans un logiciel de paie ? L’IA se trouve tout à la fin de la liste des quinze réponses possibles que les HR managers ont pu donner. Cependant, 22 % des organisations déclarent déjà utiliser la technologie de l’IA dans le processus payroll. La Pologne (33 %) et l’Italie (28 %) jouent à nouveau un rôle de pionnier à cet égard.
Au sein du processus payroll, l’IA est le plus souvent utilisée pour surveiller la législation et, si nécessaire, par exemple en cas de modifications de la législation, effectuer des adaptations (39 %), devant la validation permanente de données (34 %), la classification des travailleurs et d’autres données (34 %) et la recherche et la correction de dérogations (33 %).
« Il est essentiel de trouver le bon équilibre entre la technologie comme l’IA et le support humain. Nous encourageons l’innovation et nous la mettons en œuvre à l’avantage de nos clients et de nos collaborateurs. Nous sommes convaincus que cela ne se fera pas au détriment des emplois, et que des emplois supplémentaires viendront justement s’ajouter. Mais cela requiert une autre approche, un recyclage professionnel continu et un processus d’apprentissage tout au long de la vie, tant pour les entreprises que pour les travailleurs, afin d’en exploiter tout le potentiel. »