Le ministre des Finances a dévoilé ce mercredi 17 juillet de nouvelles mesures afin de renforcer le pouvoir d'achat des ménages et consolider la compétitivité des entreprises d'ici 2025. Ces mesures, inscrites dans la continuité des réductions fiscales de janvier 2024, visent à alléger la charge fiscale des ménages, stimulant ainsi la consommation et soutenant l'économie locale.
1. Principales évolutions en matière d'impôts sur le revenu des ménages
- Une adaptation supplémentaire du barème d’impôt des personnes physiques
Une nouvelle adaptation du barème d'impôt de 2,5 tranches indiciaires est prévue pour janvier 2025, totalisant une neutralisation de 6,5 tranches indiciaires depuis 2024. Celle-ci vise à apporter une réduction significative de la charge fiscale des ménages.
Le gouvernement prend l’exemple de la réduction de 14.7% d'impôts pour une famille avec deux enfants et un salaire brut annuel de 75.000 euros entre 2023 et 2025.
- Des mesures supplémentaires accordées pour les bénéficiaires de la classe d’impôt 1a
Les mesures prévoient une revue de la formule mathématique applicable aux familles monoparentales, veufs et citoyens de plus de 64 ans. Particulièrement, le crédit d’impôt monoparental (CIM) est réévalué, permettant ainsi à un ménage monoparental disposant d'un salaire brut annuel allant jusqu'à 52.400 euros et bénéficiaire de l'intégralité du CIM de ne plus payer d’impôt.
- Autres mesures additionnelles applicables à tous les contribuables
La réévaluation du crédit d’impôt du salaire social minimum permettra à tous les contribuables percevant le salaire social minimum non qualifié de ne plus payer d’impôt à partir du 1er janvier 2025.
Une nouvelle augmentation du montant de l'abattement pour charges extraordinaires pour enfants ne faisant pas partie du ménage sera également mise en place au 1er janvier 2025, passant de 4.422 euros à 5.424 euros par an et par enfants.
Enfin, le gouvernement promouvoie l’investissement des ménages, en permettant une augmentation des intérêts débiteurs déductibles lors de l’achat d’un logement existant, également applicable aux crédits-relais. Pour l’année d’acquisition du logement et l’année suivante, les intérêts débiteurs seront intégralement déductibles à partir de l’année fiscale 2024. Les plafonds existants restent les mêmes pour les années suivantes.
2. Mise en avant des salariés
- Une prime participative plus attractive
Le gouvernement luxembourgeois a annoncé des mesures pour soutenir les employés et renforcer l'attrait du pays. Les conditions de la prime participative ont été revues, permettant aux entreprises de distribuer jusqu'à 7,5 % des bénéfices annuels au lieu de 5% actuellement en primes participatives. Le montant maximal de la prime partiellement exemptée d'impôt est également porté de 25 % du montant brut de la rémunération annuelle, avant incorporation des avantages en espèces et en nature, à 30 %.
- Une évolution plus attractive du régime d’impatrié
Dans un souci d’accueil encore plus important des talents et autres profils hautement qualifié au Luxembourg, le gouvernement souhaite mettre en place une exemption pour moitié de la rémunération brute annuelle des impatriés, plafonnée à 400 000 euros. C’est un changement total par rapport au régime actuel qui prévoit une exemption partielle de la rémunération brute annuelle payée sous forme de prime et la prise en compte d’autres coûts générés par le déménagement des impatriés.
- Pour les jeunes salariés et frontaliers
Une nouvelle prime pour jeunes salariés en CDI est prévue. Elle a pour objectif de contribuer à la bonne intégration des jeunes dans le monde professionnel et concerne spécifiquement les jeunes salariés de moins de 30 ans bénéficiant d’un premier contrat de travail à durée indéterminée au Luxembourg. La prime, comprise entre 2.500 euros et 5.000 euros sera exemptée d’impôt à hauteur de 75%.
Enfin, les frontaliers pourront bénéficier, sous certaines conditions, d’un nouveau crédit d’impôt pour les heures supplémentaires travaillées et payées d’un maximum de 700 euros par an.
3. Mesures favorables aux entreprises
Pour soutenir les entreprises et renforcer la place financière, le taux de l'impôt sur le revenu des collectivités (IRC) sera réduit d'un point en 2025 : passant de 17% à 16% pour les grandes entreprises et de 15% à 14% pour les petites entreprises. Ainsi, le taux global d'imposition des entreprises sera de 23,87% et de 21,73% pour les petites entreprises. Les ETFs gérés activement seront exonérés de la taxe d'abonnement à partir de 2025. De plus, des ajustements seront faits pour limiter les surcoûts d'emprunt et prévenir les abus dans les sociétés de gestion de patrimoine familial.